La différence entre « être confiant » et « avoir confiance ».
La confiance est un état d’être, non un sentiment ou une sensation. Quand je suis en confiance, je suis en accord avec le déroulement des événements. Je suis prêt à dépasser mes peurs et à franchir les obstacles, à repousser les murs de l’impossible. Le futur ne m’effraie pas. Je me détermine à rester dans la confiance et je me laisse agir avec calme et recul. La direction de mes projets est claire, sans aucun doute ni confusion.
Je découvre un état de conscience plus large, une qualité de vie, une présence intemporelle, un espace non contenu, un sourire intérieur, la liberté. Je suis ouvert au monde et aux ambiances qui m’entourent. Bien sûr une forme d’agitation me guette toujours, ainsi que des résistances à de courts moments de fermeture, mais j’ai goûté à la confiance et je ne l’oublie jamais.
Cette confiance peut encore grandir, à plusieurs niveaux, c’est ce que nous allons découvrir ensemble. A moins que vous ne la posiez définitivement et totalement. Contrairement à ce que nous pouvons croire, la confiance est descendante. Nous ne « montons » pas vers la confiance, mais nous nous ouvrons à elle. Nous sommes alors confiants et ouverts dans tout notre être, y compris à des niveaux inférieurs de confiance plus matériels ou psychiques. C’est l’aventure de la confiance.
En confiance je découvre un état de conscience plus large, une qualité de vie, une présence intemporelle, un espace non contenu, la joie et la liberté intérieure.
Confiance conditionnelle Le mental
Les causes et les effets du manque de confiance. Si ma confiance repose sur mes jugements, mes opinions et mes idées,ma confiance est restrictive. |
Le mental est comme une source de rivière.
Au départ, elle est petite, ténue.
Au fur et à mesure, l’eau s’ accumule,
De ru, elle devient ruisseau, puis rivière,
Puis de rivière, elle devient torrent, fleuve.
Qu’il pleuve et c’est la crue.
L’eau coule abondamment,
Entraînant tout sur son passage,
Modifiant, voire dévastant, le paysage.
C’est la forêt luxuriante, tropicale.
Cette source, plus ou moins pure, le mental,
A l’origine était claire et fine.
LA DIFFERENCE ENTRE INTELLECT ET MENTAL
Il ne faut pas confondre le mental obsessionnel avec l’intellect analytique. Le mental alimente. L’intellect coupe.
L’intellect est un outil performant pour résoudre des problèmes strictement analytiques ou synthétiques, au contraire de la pensée mentale chaotique stimulée par notre imagination.Le mental est générateur de stress, d’obscurcissement des idées. Nous n’arrivons pas à faire la différence entre le mental et l’intellect. Nos idées embrouillées bloquent nos inspirations. Des idées obsessionnelles nous submergent dès le réveil et toute la journée comme une musique de fond agréable ou désagréable. Au fur et à mesure, les mots vont se répéter, se densifier et devenir une histoire crédible. Le mental génère des histoires extraordinaires, mais illusoires.Nous perdons beaucoup d’énergie à ruminer. Le fait de passer à l’action nous sort du mental discursif et l’analyse intellectuelle nous permet de relativiser avec notre sphère émotionnelle.Seule la confiance permet d’avoir un esprit de synthèse.
Le temps coule à la vitesse psychologique. Cela concerne le réservoir d’images nommé inconscient collectif. Nous recevons des images en continu, nous captons en permanence. Quand nous recevons ces informations, elles sont filtrées par tous nos capteurs puis elles sont mentalisées.Nous pouvons nous les imager en nous les représentant sur une pellicule photo, nous regardons ce film que nous projetons à nouveau en continu. Et nous ne parvenons pas à sortir de cette projection cinématographique. Nous entretenons toujours les mêmes images. Nous sommes obsédés par ces images. Nous sommes pris en otage par des images et nous ne le soupçonnons pas. Elles perdurent dans le temps, tant que nous sommes séduits et fixés sur elles. Il faudrait avoir une vision discriminante pour les voir clairement. Nous sommes fascinés par ces images, nous voulons les garder et ne pas les perdre. Même horribles, elles nous fascinent. Nous les regardons encore pour nous assurer de combien elles nous charment. C’est une alimentation mentale permanente. Dans cette configuration, nous n’arrivons pas à mettre fin à ces projections, nous n’arrivons pas à dire « stop ! ».
Nous nous servons de nos images mentales comme moteur de notre ambition personnelle : plus nous pensons, plus nous échafaudons et plus nous restons dans le monde subjectif. Cela nous fige et bloque nos actions, nous sommes fatigués par un système de pensée trop lourd. Nos intentions sont motivées par le mental obsessionnel et dans ce cas nous éloigne de l’action. Elles peuvent aussi, cautionnées par nos besoins de reconnaissance, nous pousser a agir sans limite avec une ambition démesurée. La motivation donne une force mentale focalisée sur nos obsessions. D’un côté, le mental peut être obstruant et autobloquant et nous sommes épuisés, sans sommeil. Le mental nous obnubile. De l’autre côté, dans le sens d’une action, cela peut être positif mais se traduit par une grande agitation fatigante. Cela peut se conclure par un burn-out. Ici, nous pouvons également parler de phénomènes psychosomatiques, car le mental parasite le corps physique. Par contre, si nous parvenons à couper le mental, nous devenons très efficaces et agissants. A la source, nous pouvons arrêter le flot mental, mais quand nous le laissons se déverser trop longtemps, il est beaucoup plus compliqué de l’arrêter. Le mental est un engrenage. L’ego se sert du mental pour figer les choses. Le mental est tout au service de l’ego : coupez le mental, vous couperez l’ego.
Nous ne pourrons jamais atteindre les portes de la conscience, avec cette charge mentale, émotionnelle, affective. Tant que nous ne sommes pas placés ailleurs, nous avons du mental. Vider son mental est indispensable.
La méditation
Vider son mental est indispensable. C’est une discipline intérieure comparable à une douche pour l’hygiène du corps.
La méditation est une discipline qui semble simple mais elle doit être pratiquée quotidiennement pour en ressentir les bienfaits. Elle demande une Attitude et une Attention profonde. C’est une expérience à la portée de chacun. Elle est, avant tout, porteuse de détente physique et mentale et un arrêt nécessaire face à l’agitation extérieure. Elle aide à gérer le stress, les émotions, à couper le mental obsessionnel. Elle est une Ouverture ancrée à la Connaissance de Soi.
Elle permet de Voir intérieurement nos masques et de découvrir une autre réalité.Pour débuter la voie méditative, il est important d’être guidé. Ceci est essentiel à sa bonne pratique et au bon cheminement qui mène à Soi-même.
CONNAISSANCE DE SOI – Pratique
Lâchez votre bouclier mental.
Seule la confiance permet d’avoir un esprit de synthèse.Regardez en vous quelles sont vos propres valeurs morales et cautions mentales. Pour cela, utilisez d’abord l’analyse qui permet de faire le tri dans notre tête, de séparer les idées et les images confuses de celles qui sont utiles. Utilisez ensuite la synthèse qui est une vision globale de la situation. Lâchez le bouclier mental pour laisser apparaître vos idées nouvelles. Posez des intentions nobles relatives à l’état d’esprit et l’éthique qui motiveront vos actions.
Et méditez…
DIALOGUE AVEC LES ÉLÈVES
Élève : Pourquoi mon mental continue-t-il même quand j’essaye d’arrêter les pensées ?
Patricia de Val Real : Lâcher la pensée est très dur. Nous portons des croyances qui nous trompent. Croire que la pensée est agissante est un des leurres prenant toute la place. Nous croyons également qu’en l’absence de pensée, nous serons comme lobotomisés. A savoir que le mental est un moteur pour nous pousser à faire des choses, et c’est là son unique utilité. Nous ne voulons pas le couper, mais surtout nous ne le voyons pas. Nous avons mis sur la pensée quelque chose de très fort lié à notre identité. C’est pour cela aussi que nous avons peur de le couper. Peut-être aussi peur de la folie ? Car sans mental, il n’y a plus de contrôle, et cela demande beaucoup de discipline. Lâcher la pensée est très dur. Nous croyons avoir arrêté de penser, et nous constatons que ça continue encore. Si nous forçons pour arrêter le mental, c’est encore lui qui mène. Si nous nous battons contre lui, c’est lui qui gagne. Si nous coupons le mental, nous ne nous agitons plus, nous sommes agis.
Élève : Cette semaine, en stage, nous avons médité chaque jour et j’ai vu aujourd’hui que je suis entré plus facilement en méditation.
Patricia de Val Real : Ce que nous avons fait a ouvert des portes pour accéder à autre chose qu’à du mental. Nous avons posé des structures intérieures. Pendant la méditation, vous êtes-vous retrouvés avec cette structure? Ou repartez-vous de suite dans des tensions qui n’ont rien à voir avec ce monde là? Si vous apprenez une structure, c’est justement pour ne pas vous faire rattraper par vos mécanismes. Quand vous recevez l’explication, vous comprenez, et 2 ou 3 jours après, ça ne comprend plus. Quelle est cette affaire qui vient s’immiscer là ? Il y a quelque chose à voir. Voyez comme le mental vous emmène. Voyez comme ça s’accroche à quelque chose.En plus on essaye de le justifier. C’est l’ego qui a peur.
Élève : Ce qui reste s’interroge.
Patricia de Val Real : Celui qui reste va s’interroger longtemps, il sera toujours perdu et il aura toujours des doutes. Cela signifie qu’il y a là un mental qui ne décroche pas. Cela signifie qu’il y a un mental primaire, affectif et bourré de ses mécanismes habituels, il ne décroche pas.
D’où l’importance de la distanciation: ça voit les choses comme elles sont, ça n’embellit pas, ça ne reste pas à vouloir des expériences de même nature. Voir tout ce que l’on met dessus. Il ne faut pas avoir de nostalgie, si le mental change, laissez-le changer. Il faut savoir être souple avec ça. L’expérience vaut la peine de voir que ça bouge, c’est un fait, et c’est ça qui est intéressant! Là, tu as un point de vue de ce que tu devrais ressentir. C’est cela le mental. Le mental est une programmation, et là tu es retombé dans un mental de recherche de compréhension.
Élève : Je suis dans le processus du mental qui récupère l’expérience.
Patricia de Val Real : Je souhaite que vous rameniez à vous, et pas à votre propre expérience. Ce n’est pas à stigmatiser mais à comprendre, comprendre comment fonctionne le mental. Il fonctionne comme cela, c’est le mental de tout un chacun. Le mental se joue de tous, il se joue de vous et vous lui donnez raison. Raison en bien ou en mal, mais à un moment donné soit vous le sacrifiez, soit vous l’honorez par une forme d’affectivité, de bonnes valeurs, ou de sensations. Chacun a sa façon de faire, mais c’est cela même qui vous fait retourner systématiquement dans le circuit, dans le tourbillon, comme tous les humains. Il y a le côté qui mouline dans son coin, et le côté qui voit les choses clairement. Il faut savoir accepter ces 2 vitesses. Si je suis triste, c’est bien d’accepter la tristesse. La spiritualité, c’est voir ce qu’il y a à voir. Expérience agréable ou désagréable, l’ego cherche toujours le confort.
Élève : Je réalise que d’essayer intellectuellement de se faire une idée des rouages de comment le mental fonctionne, ça devient du mental aussi
Patricia de Val Real : C’est un 1er stade, savoir que nous sommes limités, et le mental l’est aussi.
Élève : Le stage m’a amené cette magie de voir ces compréhensions, ces informations qui ne sont pas régies par le mental quand c’est vraiment ouvert. On oublie trop souvent le côté relatif. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est comment peut-on être sur la verticalité et en même temps être dans la confusion et le chaos.
Patricia de Val Real : Nous avons un corps et le corps est duel. Le fait d’être dans la verticalité n’enlève pas le corps. Il faut accepter de voir la matière comme elle est et constater qu’elle est duelle. Il ne faut pas non plus mettre la notion de mal là-dessus. Il faut accepter qu’elle soit désordonnée, et même carrément chaotique. Et la verticalité va donner l’ordre. La verticalité est porteuse d’ordre sur un monde désordonné et duel. C’est toujours 2. Ce n’est pas l’un ou l’autre. Mais la priorité est donnée à la verticalité. C’est cela qu’il faut constater. Il faut constater l’expérience comme elle est, il ne faut pas la relativiser non plus car si vous la relativisez là, c’est passer à côté, c’est s’arranger. L’expérience est comme elle est, vous devez la voir.
Élève : Le mental étant une programmation, un engrenage, comment voir alors comment il nous emmène ?
Patricia de Val Real : Quand vous faites quelque chose, comment y allez-vous ? C’est important de le voir, et de voir aussi que c’est lié au désir.
Élève : Il y a la peur de remettre en question une expérience très forte passée.
Nous pouvons distinguer trois sortes de mental :
– un qui veut faire des choses.
– un qui a peur de faire des choses, qui a peur de les perdre.
– un qui essaye d’être toujours le meilleur. Le mental est dans le jugement et l’observation du matin au soir. Voir l’observateur, le juge, le policier en soi,c’est voir le mental.
Il n’y a pas pire incarcération que le mental. Veillez à ne pas rester vieux dans votre mode de pensée.
Dépassez le mental entaché de croyances, de choses inutiles, de matérialité.
Le Nirvana n’est pas un lieu inaccessible, il est le lieu dans lequel nous rentrons quand nous faisons taire le mental.
Si j’accepte le fait d’avoir du mental, j’en ai moins !
Si j’accepte le fait d’avoir des besoins de reconnaissance, cela se tasse.
C’est la non-acceptation qui renforce les choses.